Houlgate

Table des matières

La Cascade

Le Drochon a vu son cours remodelé en vue d’obtenir un écoulement à deux niveaux distincts :

  • Niveau supérieur : le cours d’eau continue son cheminement pour former le bief qui alimente l’étang du Moulin.
  • Niveau inférieur : régulée par des vannes, une partie du cours d’eau (variable selon les besoins du Moulin) est détournée vers le lit inférieur en contrebas et, après avoir dévalé les marches,  chemine vers la mer.

Même si le moulin n’est plus en fonctionnement, la cascade est toujours vivante, pour le plaisir des promeneurs et aussi des canards qui font partie du paysage.

Le Moulin Landry

Descendez le chemin de la cascade pour découvrir le Moulin Landry.  Au 13ème siècle est attestée la présence d’au moins un moulin à blé sur le cours du Drojon. En 1249 (sous St Louis) le chevalier Raoul de la Haye donne à l’abbaye de St-Etienne de Caen des droits qu’il avait sur le Drojon (actuel Drochon) situé à St-Aubin de Beuzeval.

En 1698, un seigneur, dans le recensement de son domaine, mentionne le moulin banal. En 1726 Estienne Landrin achète la ferme les « Bossettes » avec ses dépendances qui deviendront Le Moulin Landry.

Le moulin s’est construit autour d’une partie centrale, reste d’un ancien Moulin à Blé. En 1851 Jacques Landry, Maire de Beuzeval de 1831 à 1868 et aussi meunier, fit édifier des adjonctions dans le style néo-normand pour y habiter. Cet ensemble fut complété en 1894 par une série de dépendances et par une nouvelle extension des bâtiments d’habitation.

La propriété dite du Moulin Landry a été classée en « Site protégé » au titre de l’article L 341-2 du Code de l’environnement le 22 juillet 1942.

Beuzeval-les-bains

Beuzeval-les-bains, sur la rive gauche du Drochon, connait son essor balnéaire vers 1845. Les premiers villégiateurs, des familles caennaises essentiellement, vinrent ici au Hameau de la Mer pour profiter des bains de mer. Le nom de l’ancien village de pêcheurs et de cultivateurs, «Beuzeval», ne disparait officiellement qu’en 1905 laissant place à la ville créée pour le développement de la villégiature, «Houlgate».

De nombreuses familles protestantes ont fréquenté la station dès son origine. Le temple fut édifié en 1863 grâce au don du Baron de Neufville (1822-1891), banquier à Paris. Son ami, le Pasteur Hippolyte Toupet (1823-1874), attira de nombreux fidèles protestants, en fondant une pension évangélique qui se situait rue du Moulin. Détruit pendant la guerre, l’édifice fut remplacé par le temple actuel, inauguré en 1952.

Jardin des Roses

Durant plus de 130 ans, l’entreprise Lerossignol, entreprise d’horticulture/fleuriste – création et entretien de jardins, s’est inscrite dans l’histoire locale. Elle fut l’un des acteurs du fleurissement de cette côte encore vierge et que l’on finira par nommer « La Côte Fleurie »

Son fondateur Alexandre Lerossignol (1849-1920) implanta son grand jardin en plein centre ville. Ce poétique jardin aux mille couleurs avec ses allées couvertes d’arceaux fleuris attirait  tous les regards, il fut baptisé « Le jardin des roses ». Ses fleurs fraichement cueillies  fournissaient la petite boutique attenante au charme tout aussi poétique, qui séduisit bien au delà de la clientèle locale.

Parmi tant d’autres citons le bijoutier Louis Cartier ou l’écrivain Marcel Proust lorsqu’il séjourna au Grand Hôtel de Cabourg, venu 32 fois pour passer 48 généreuses commandes à destination de ses connaissances.

La qualité des prestations du fleuriste fut soulignée par exemple dans le Figaro du 20 août 1912. Le journal dans le compte rendu d’une somptueuse fête donnée au Grand Hôtel de Houlgate qui avait réuni 1500 invités avec souper, précisait  » Les tables étaient décorées avec un goût exquis par le fleuriste Lerossignol qui sans être un fleuriste parisien n’en est pas moins un véritable artiste »

De ce grand espace floral aujourd’hui disparu subsiste sur partie de son emplacement, un petit jardin nommé lui aussi en souvenir « Le jardin des roses ».

La Promenade Roland Garros

En 1860 la société civile immobilière fondatrice de Houlgate demanda à la municipalité, l’autorisation d’établir une digue protectrice maçonnée. Ainsi la construction d’un perré entre le haut des dunes aplanies et le niveau de la plage débuta en 1861. Sa construction permit l’édification des villas en surplomb derrière ces murets de briques aux motifs caractéristiques de la station.

En 1865 un petit quai maçonné se déploie, devant le casino et se termine par une rambarde.

Un groupe de propriétaires de villas fait installer en 1882 une digue en planches sur la plage, entre le casino et le temple protestant.

Dix ans après, la municipalité devenue propriétaire de la digue en planche, chargea l’architecte Lewicki de proposer un projet. C’est seulement en 1910 que se concrétisa la construction d’une digue en briques, inaugurée le 25 août 1912. Endommagée par la guerre et les tempêtes elle fut recouverte par le dallage actuel en 1973.

Et en 1988 elle fut baptisée « Promenade Roland Garros » en souvenir de l’aviateur qui décolla de la plage en face la villa « les Mouettes », le 6 septembre 1912, pour battre le record du monde d’altitude de 4900 mètres !

La villa Menier devenue le Bon Gîte

En 1889 Gaston Menier (1855 – 1934)  fait remodeler une villa à Houlgate, rue des Dunes, venant de sa belle-famille : Les Rodier. Elle prendra, selon la coutume le nom de » Villa Menier » et construite tout comme les communs par les architectes Baumier fils et Nicolas. Gaston Menier était pharmacien de formation comme son père. Petit-fils et fils des célèbres chocolatiers, il reprit l’entreprise en 1881 et en fit un empire.

D’autre part il fut très préoccupé de progrès social. Il acheta l’île d’Anticosti au Canada, deux hôtels à Paris et le château de Chenonceau. Il fut sénateur de Seine-et-Marne de 1909 à 1934. Dans les années 1920, Gaston Menier invita William Howard Taft (1857-1930), 27e président des Etats-Unis de 1909 à 1913 qui succéda à Théodore Roosevelt.

La villa fut un des cadres du tournage du film « Qu’est ce qui fait courir David ? » d’Élie Chouraqui.

        

Le Grand Hôtel

Une station balnéaire fonde son existence sur trois équipements : les bains, le grand hôtel et le casino. Dès sa création, la S.C.I confie la construction de ses équipements et des premières villas à Jacques Claude Baumier (1824-1886), architecte caennais. Son fils, René Jacques Baumier (1864-1905), lui succédera.

Achevé dès 1858, le Grand Hôtel est l’édifice majeur de Houlgate. Ses ailes latérales néo-Renaissance de 1896 et sa rotonde de 1904, lui donne une allure haussmannienne. En 1947, il est divisé en appartements. L’édifice est inscrit au titre des Monuments Historiques en 2000.

Le Grand Hôtel offrait tous les services jusqu’à la construction en face d’un premier casino indépendant en 1864. D’abord en bois, le casino renaît en 1907 selon les plans des architectes Lucien Virault et Émile Mauclerc, s’inspirant du Trianon. Le cinéma a remplacé le théâtre où Louis Verneuil (1893-1952) fit ses débuts de metteur en scène. Marcel Proust vint séjourner à Houlgate en 1884. Il était alors enfant et vint avec sa grand-mère. Il est fort probable que ce fut dans ce prestigieux établissement.

Alexandra Féodorowna (1872-1918) fut la fille de la princesse Alice d’Angleterre et du Grand duc de Hesse, mariée au tsar de Russie Nicolas II en 1894. Elle vint deux fois à Houlgate : en 1877, elle a 5 ans et accompagne sa mère. Voici le récit que sa mère a adressé à son mari,

« Je suis sur la riante plage de Houlgate, plage tout à fait charmante, si verte, si pittoresque, une si jolie côte…La plus agréable de toutes les plages que j’ai jamais vue ».

Alexandra Féodorowna

Elle revint une seconde fois en 1883. La municipalité décida de donner son nom à l’avenue de Trouville. Après les évènements de 1917, on débaptisa la rue qui devint, par la suite, l’avenue du Sporting.

Casino et ses artistes

Hortense Schneider (1833-1920) fut la cantatrice préférée d’Offenbach

Mistinguett (1875-1956) est une artiste de music-hall, elle mena et créa de multiples revues et triompha au «Moulin Rouge» et au casino de Paris. Elle interpréta de nombreuses chansons à succès comme «Mon homme» en 1920 et la «Java» en 1922. Elle vint au casino en 1912 et dans les années 1920.

Albert Brasseur (1862-1932) acteur de théâtre de boulevard et d’opérettes joua au casino en 1920 (programme de la tournée Brasseur). 

Cécile Sorel (1873-1966) vint jouer au théâtre du casino en 1912. Puis le 30 juillet 1921 elle assista au bal, au concert et à une pièce de théâtre. Admise à la Comédie Française dès 1903, elle interprète tous les rôles classiques du répertoire français. Elle reste inoubliable dans le rôle de Célimène de Molière. En 1933, elle lance le fameux « L’ai-je bien descendu ? » au pied de l’escalier Dorian du casino de Paris. Cette phrase lui conféra la célébrité. Après la seconde guerre mondiale elle tourne « Les Perles de la Couronne » de Sacha Guitry. 

Rond Point du Dr Rouget

Le Sporting-Club

Parmi les personnalités accueillies au club, on compte la Reine Ranavalo III de Madagascar (1862-1917) reçue en juillet 1907 et André Gobert (1890 – 1951), champion olympique de tennis, venu en 1910. Maintenant le Sporting est totalement dédié au tennis et fait partie des plus anciens clubs associatifs français.

Le Sporting-Club

Louis Charles Bréguet (1880 – 1955)

Ingénieur, « avionneur » et constructeur d’avions il fonda sa propre société d’aviation. Il conçut le 1er gyroplane, ancêtre de l’hélicoptère. Il résida de nombreuses années à Houlgate.

Il épousa en 1902 Nelly Henriette Julia Girardet, fille du peintre Eugène Girardet.

Ils achetèrent la villa le « Clos du Royan » rebaptisée villa Bréguet. Cette dernière fut endommagée durant la Seconde Guerre Mondiale et détruite en 1974 puis remplacée par cette résidence. Il reste célèbre pour avoir construit le premier avion qui battit le record de vitesse sur dix kilomètres en 1911. Il assista à l’exploit de Roland Garros en 1912.

Louis Cartier (1875 – 1942)

Louis Cartier , le célèbre joaillier de luxe, habita la villa Le Castel au moins depuis 1912 et après la 1ère guerre mondiale. Tous les jours, il se faisait livrer une fleur par le magasin Lerossignol, qu’il mettait à sa boutonnière. Il inventa la montre bracelet, pour son ami l’aviateur Brésilien Santos Dumont en 1904.

Mairie de Houlgate

La villa La Baronnie située chemin Mauger et boulevard des Belges, fut la résidence du peintre Eugène Girardet (1853-1907)

Peintre de genre il s’intéresse à des sujets typiques, des paysages en tant qu’ aquarelliste, dessinateur ou graveur. Fils de Paul Girardet et frère de Jules Girardet, il vendait déjà des dessins à 17 ans. Il étudia à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris, dans l’atelier de Jean Léon Gérome. En 1874, il partit visiter l’Espagne et le Maroc, puis il retourna plusieurs fois en Afrique du Nord au cours des années 1870 dont une visite de la Tunisie en 1877. Il fit quelques séjours à Alger et à Boghari, mais surtout à El-Kantara et à Bou-Saâda, où il rencontra Etienne Dinet. En 1898, il visita l’Egypte et la Palestine.

Eugène Girardet  « Coteau de Houlgate »
Eugène Girardet «Coteau de Houlgate» 

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